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March 2005 entries.

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March 23, 2005

Le parlé SMS comme apocalypse linguistique : Saussure nous rassure

À la suite de Le parlé SMS comme apocalypse linguistique :

En affirmant conjointement l'arbitraire de la langue et sa fonction de communication, les saussuriens restent d'ailleurs fidèles, en un certain sens, à l'attitude comparatiste. On se rappelle, en effet, que, pour Bopp et Schleicher, c'est la fonction de communication qui est à l'origine de l'arbitraire : du jour ou les hommes, voués au projet historique, ont considéré la langue comme un simple instrument, qui doit être utilisé avant tout avec efficacité et économie, les lois phonétiques ont commencé à éroder le système grammatical, et à détruire peu à peu l'organisation interne grâce à laquelle le mot ancien représentait l'acte de penser. Entraînant avec elle l'arbitraire, la communication a ainsi détourné la langue de sa vocation, l'empêchant de constituer un ordre analogue à celui de l'esprit. L'originalité de Saussure consiste seulement à prendre pour constitutif du langage ce que les comparatistes décrivaient comme sa dépravation. Pour lui, toute langue est, fondamentalement, un instrument de communication : elle est donc fondamentalement arbitraire et c'est dans cet arbitraire même que l'on doit chercher un ordre autonome.

Qu'est ce que le structuralisme ? – 1. le Structuralisme en linguistique, Oswald Ducrot, Éditions du Seuil [page 66, collection Points/Essais (1968)]

Bref, vive les borborygmes du langage provoqués par la déferlante SMS, puisque l'arbitraire est primaire.

Posted by Jean-Philippe on March 23, 2005 0 Comments, 205 TrackBacks

March 22, 2005

Easy Gmail account

For those who do not already own a Gmail account:

For those of you who still don't have Gmail accounts, now that Gmail has given many people over 50 invitations, the isnoop.net gmail invite spooler has over 1.5 million invitations to distribute. So everyone should be able to get one.

(On Google Weblog: Gmail Invites)

Posted by Jean-Philippe on March 22, 2005 1 Comments, 150 TrackBacks

March 09, 2005

Le parlé SMS comme apocalypse linguistique

Le même pessimisme se retrouve chez Schleicher. A la différence des grammairiens de Port-Royal, Schleicher ne s'intéresse pas à l'organisation syntaxique de l'énoncé. Certes, il admet qu'elle constitue un reflet de l'activité intellectuelle (et, en ce sens, il tient pour acquises les thèses de la grammaire générale) ; mais, pour lui, il s'agit d'un reflet purement mécanique, d'une influence subie de l'extérieur, d'un effet de la pensée sur le langage, et non pas d'une tendance interne du langage, qui chercherait à représenter la pensée. De sorte que sa perfection dans les langues modernes ne les qualifie pas en tant que langues. Ce qui peut témoigner de l'aptitude de la langue à imiter la pensée, c'est seulement sa partie morphologique, à savoir l'organisation interne qu'elle donne aux mots. Schleicher, en effet, qui s'appuie sur un kantisme assez flou, pense que la coexistence du radical et des marques grammaticales dans le mot fait de celui-ci une image de la pensée. Toute pensée est en effet l'imposition de catégories intellectuelles à un donné empirique : or cette imposition est représentée dans le mot, où le radical, désignation de l'objet, est cerné par des marques grammaticales, désignations de rapports. L'existence du mot, dans sa forme pleine, répond donc à un souci qu'a eu l'esprit humain de se représenter à l'intérieur de la langue, de créer sa propre image hors de lui. Si, maintenant, les lois phonétiques détruisent cette organisation parfaite, c'est que l'esprit, au fur et à mesure de son développement, cesse de considérer la langue comme une œuvre où il façonne sa ressemblance. Il ne la considère plus que comme un moyen, comme un instrument pour la communication. L'exigence principale qu'il manifeste à son égard est alors une exigence d'économie, et les lois phonétiques, dues à une volonté de moindre effort dans la prononciation, marquent justement cette attitude d'utilisateur intéressé. La destruction du mot signifie ainsi la prééminence du souci de communication sur le souci de représentation – et le triomphe corrélatif de l'arbitraire.
Développant cette thèse dans un tableau grandiose, Schleicher imagine que l'évolution des langues se fait en deux périodes. Une période de formation (Ausbildung), où l'esprit invente, par approximations successives, l'organisation à donner au mot pour que celui-ci puisse lui représenter sa propre nature. Le changement linguistique, pendant cette période, ne se comprend que par un effort tenace pour motiver la langue. Nous n'avons, malheureusement, selon Schleicher, aucun témoignage direct de tout ce travail, qui appartient à la préhistoire de l'humanité. Ce dont nous avons témoignage, c'est seulement de la période de déclin (Verfall), qui correspond à l'histoire de l'humanité. Voué au projet politique, préoccupé uniquement de donner forme à la liberté à travers l'aventure sociale, l'esprit ne considère plus la langue que comme un moyen pour le développement de la cité. Il prend ainsi à son égard une attitude d'utilisateur intéressé, qui la soumet à des fins étrangères : entrent alors en jeu les lois phonétiques, qui détruisent progressivement, non par intention, mais par indifférence, l'œuvre construite à la période précédente. Ce qui permet à Schleicher de comparer les rapports entre la langue et la liberté de l'homme historique à ceux qu'entretiennent, selon Hegel, la nature et l'homme. Avant la venue de l'homme, la nature, animée par l'esprit, était créatrice : de même, avant que l'homme ait entrepris de réaliser la liberté dans l'histoire, la langue, objet de l'activité humaine, connaissait une perpétuelle création de formes nouvelles, destinées à représenter de mieux en mieux la réalité de la pensée. Et comme la nature, selon Hegel, a été réduite à se rabâcher elle-même à partir du moment où l'esprit s'est retiré d'elle pour se concentrer dans l'homme, de même la langue, lorsque l'homme historique a commencé à se désintéresser d'elle et à s'intéresser seulement à ce qu'il pouvait faire grâce à elle, la langue, devenue simple instrument, n'a plus connu que décadence et désorganisation. Elle est devenue fondamentalement arbitraire, non seulement parce qu'elle représentait de plus en plus mal la pensée, mais surtout parce que tout souci de représentation lui était devenu étranger. Comme les linguistes, pour leur malheur, connaissent seulement les langues de la période historique, ils ne sauraient attribuer aux différents états qu'ils étudient une organisation systématique : l'ordre apparent que l'on rencontre çà et là est seulement la survivance accidentelle d'un état ancien par ailleurs disparu. L'étude comparative ne peut donc relier que des éléments à des éléments, indépendamment des systèmes. Mais pour que ces comparaisons aient un sens, il faut penser que toutes les langues étudiées procèdent d'une organisation fondamentalement identique, qui s'est défaite au cours de l'évolution historique, laissant place à un pur chaos.

Qu'est ce que le structuralisme ? – 1. le Structuralisme en linguistique, Oswald Ducrot, Éditions du Seuil [pages 39-42, collection Points/Essais (1968)]

Très intéressant. Je pense cependant que les phases des langues (préhistoire puis histoire) sont des lignes de force de l'évolution à grande échelle de l'esprit humain. On doit pouvoir appliquer cette analyse localement à l'évolution des langues sur de courtes périodes (ces phénomènes puissants s'entremêlant infiniment tels les brins d'une guirlande) : l'analyse de Schleicher colle ainsi parfaitement à ce qui est en train d'advenir du français avec le langage SMS qui phonétise au plus haut point la langue de Molière, phonétisation semblant être le corrolaire du développement de la communication sur le pouce, nous transformant en services-humains activables à distance.

Posted by Jean-Philippe on March 09, 2005 6 Comments, 162 TrackBacks

March 08, 2005

Le féminisme comme un racisme ?

Comme c'est aujourd'hui la Journée de la Femme, je tiens bon de rappeler que toute différenciation basée sur une catégorie (par extension une communauté) peut être considérée comme un racisme...

Racisme

De scandaleuses injustices et d'insoutenables misères naissent, le saviez-vous, d'une faute de logique, souvent commise, qui consiste à confondre votre identité avec l'une ou l'autre parmi vos appartenances.
Par la première, singulière, vous êtes vous-mêmes, individu ou personne inimitable, telle que, sans doute, la génétique jamais avant vous ne la trouva ni ne la répétera aussi longtemps que dureront les vivants.
Par les secondes, toujours collectives, vous faites partie des Français ou des Algériens, des bruns ou des chauves, mâles ou femelles, Blancs ou Noirs, chrétiens ou athées, savants ou bacheliers, que sais-je.
Le racisme, par exemple, consiste à traiter quelqu'un comme si sa personnalité s'épuisait en l'une de ses appartenances, choisie et persécutée : vous êtes noir ou mâle ou catholique ou roux. Ainsi, parler de l'identité masculine ou nationale revient à réduire la personne à une catégorie ou le collectif à l'individuel : faute de logique, dangereuse humainement. Non, vous ne faites que partie de tel pays ou de votre sexe.
De là fondent sur le monde tant de malheurs qu'il faut redresser cette commune erreur.

Les arbres de connaissances, Michel Authier et Pierre Lévy, Éditions La Découverte [pages 8-9, collection Poche/Essais (1998)]

Posted by Jean-Philippe on March 08, 2005 2 Comments, 168 TrackBacks

March 03, 2005

Piratage et droit d'auteur : ma perplexité

À la lecture de plusieurs articles sur Ratiatum.com, je pense de plus en plus que le monde est mal foutu, ou plutôt, qu'il y en a certains (même beaucoup) qui font exprès d'être de mauvaise foi. Ce sentiment m'est venu en lisant le début de la série d'articles de Philippe Axel intitulé Vers un Internet de type Minitel ? (Partie 1 et Partie 2) : s'il soulève une réflexion intéressante entre taxe et financement du contenu sur l'Internet, ceci en comparant son devenir potentiel à celui d'un kiosque de type minitel (« Au contraire du Minitel, l’Internet n’a pas de modèle économique satisfaisant et c’est pour cette raison que nous vivons cette période où, devenu un mass média, il remet en cause certains modèles économiques, comme celui de l’industrie musicale. »), je trouve cela plutôt limite de dire « l’Internet s’est développé sans penser à un financement du contenu autrement que par la pub » alors qu'au début l'Internet était censé être un outil scientifique... donc que la question du financement ne se posait pas, puisque ce réseau était en quelque sorte un bien public. En outre insister sur le fait que « Les sociétés qui exploitent actuellement les services P2P sont pires que les majors du disque et ça, j’aimerais qu’on le dise clairement au moins une fois sur les sites qui soutiennent ces services de manière aveugle. » alors que la plupart des outils de P2P sont gratuits et développés sous la forme de gratuitiels ou de logiciels libres, c'est brancarder des sociétés qui ne le méritent pas (du moins : cette fois-ci). C'est aussi l'impression que j'ai eue en lisant l'interview du président de la SACEM, monsieur Laurent Petitgirard, qui m'a l'air d'être quelqu'un de plutôt sensé. D'ailleurs une de ses interventions m'a permis d'obtenir une réponse partielle au problème du paiement des droits pour la mise en place d'une radio web :

Pourquoi faire fermer les webradios de petites associations ou amateurs qui cherchent à diffuser, notamment, des artistes SACEM oubliés par les médias traditionnels ?

Les droits demandés pour des toutes petites webradios sont franchement symboliques. Nous sommes souvent confrontés à des positions de principe, de gens qui considèrent que l’on ne devrait pas payer pour la musique, position que je ne peux pas admettre.

J'attends d'en savoir plus, mais a priori je ne suis pas contre payer des « droits symboliques » afin de présenter des artistes que j'apprécie. Je pense cependant que je leur fais déjà de la publicité gratuitement sans vraiment y gagner quelque chose... bref, il s'agit bien encore ici d'une question complexe à creuser. Notons d'ailleurs en parlant de radios que les majors vont avoir fort à faire avec les nouveaux systèmes légaux de téléchargements multi-flots numériques qui sont capables d'enregistrer les radios légales en ligne, comme StationRipper (voir à ce sujet l'article StationRipper : des milliers de MP3 légalement). Enfin bon, pour en revenir à ce monsieur Axel, je vous conseille de lire cette interview car les réponses du monsieur Petitgirard le remettent bien à sa place. Néanmoins, le site du-dit monsieur Axel vaut le détour, car, bien que ne creusant souvent pas assez sa réflexion, on y découvre des points de vue intéressants.

On peut trouver une autre interview du président de la SACEM sur Ratiatum.com dans l'article Interview : Laurent Petitgirard (SACEM). Ce qui me fait un peu peur dans celui-ci, c'est qu'il semble que même les gros acheteurs légaux de musique qui téléchargent illégalement en parallèle semblent aussi susceptibles de se faire condamner ; remarquez que l'article n'est pas clair puisque la réponse de monsieur Petitgirard laisse entendre que la personne condamnée expédiait pas mal de contenus illégaux sur les réseaux P2P, d'où sa condamnation – propos à relativiser avec la Petite analyse de l’interview du Directeur de la SACEM de Romain Fonck, dont la série d'articles Vers une stratégie de communication (Partie 1, Partie 2 et Partie 3) montre qu'il existe des gens d'un peu moins mauvaise foi, et qui rappelle des points souvent occultés : « Il faut rétablir le fait que c’est bien la gratuité qui a permis le formidable essor d’internet. Et c’est cette gratuité qui a permis une révolution technique très profonde qui a envahi toute notre civilisation en si peu de temps. Microsoft n’a jamais poursuivi des particuliers pour avoir piraté Windows, ce qui a permis à de nombreux particuliers de s’initier à l’informatique, et de les rendre captifs aux produits Microsoft, qui du coup sont aujourd’hui très répandus dans les entreprises (qui donnent l’essentiels des gains de Microsoft) ». Romain F. mentionne les plate-formes P2P de troisième génération comme MUTE ou ANts qui non seulement empêchent d'être tracé sur le réseau mais aussi cryptent les communications : l'inquisition a du soucis à se faire.

Actuellement la répression fait feu de tout bois. Jusqu'ici cela se réglait devant le tribunal ou par un accord financier (voir Le chiffre du mois : 753). Maintenant on touche à de la délation pure et simple. C'est en effet ce à quoi semble vouloir en arriver l'association RetSpan à l'aide du système PeerFactor (j'ai été alerté de ces pratiques par l'entrée Attention ... pas Zen du tout ...Retspan fait des sienne :( du site eMule ZenZonE). Cette association s'est clairement positionnée du côté des inquisiteurs ; à ce sujet, on peut consulter pour se mettre dans le bain les textes A l'attention de Didier Wang, de l'association retspan et Droit de réponse de l'association retspan ou l'enquête d'open-files.com : La vérité sur RetsPan. Je ne sais pas où est la vérité, mais on ne peut pas dire que le climat soit très sain...

Cependant comme le montre l'article Pirate tu es et pirate tu resteras, des inquisiteurs parmi les plus fervents comme Universal ne montrent pas pattes blanches puisque la musique qu'ils distribuent sur le site de vente en ligne leur rapporte de l'argent mais pas à leurs auteurs puisque Universal ne paie pas les droits SACEM...

Pourtant la notion de contenu protégé n'est pas si claire que cela, comme le montre l'affaire de la technologie “Peer Cache”, voir à ce sujet l'entrée p2p cache. Qu'est ce que c'est ? sur eMule ZenZonE :

En effet, elle [la technologie “Peer Cache”] jouait le rôle de "cache" permettant de stocker 800Go de fichiers très demandés chez le FAI [Wanadoo Pays-Bas].
L'intérêt aurait été une forte diminution du trafic internationnal. Le célèbre fournisseur a stoppé soudainement ses activités sur cette technologie fin juillet aux Pays-Bas et a fait remarquer que l'expérimentation dans d'autres pays n'est plus à l'ordre du jour.
[...]
Paradoxalement, la directive européenne EUCD dont le but est de lutter contre le piratage pourrait bien venir en aide à Joltid pour vendre facilement sa solution PeerCache aux fournisseurs d'accès. En effet l'article 5.1 de la directive demande aux Etats d'introduire dans leur legislation une nouvelle exception au droit de reproduction, en autorisant les "actes de reproduction provisoires qui sont transitoires ou accessoires (...) dont l'unique finalité est de permettre une transmission dans un réseau entre tiers par un intermédiaire".

Heureusement certains nous montrent la voie. Ainsi dans l'article Homère (L'Iliade), Wilco (A Ghost is born), même combat (en fait l'auteur de l'article a tout simplement vaguement traduit une partie de l'article Why Wilco Is the Future of Music en provenance de Wired, qu'il mentionne mais sans annoncer clairement qu'il s'agit d'une traduction... heureusement il a l'obligeance d'enrober le texte originel...), on apprend qu'il existe des moyens pour les artistes non diffusés de s'en sortir :

The band Wilco and its quiet, haunted leader, Jeff Tweedy, is something different. After its Warner label, Reprise, decided that the group's fourth album, Yankee Hotel Foxtrot, was no good, Wilco dumped them and released the tracks on the Internet. The label was wrong. The album was extraordinary, and a sold-out 30-city tour followed. This success convinced Nonesuch Records, another Warner label, to buy the rights back - reportedly at three times the original price. The Net thus helped make Wilco the success it has become. But once back in Warner's favor, many wondered: Would Wilco forget the Net?
We've begun to see the answer to this question. Wilco's Net-based experiments continue: the first live MPEG-4 webcast; a documentary about the band in part screened and funded via the Net; bonus songs and live recordings tied to CDs. Its latest album, A Ghost Is Born, was streamed in full across the Net three months before its commercial release. And when songs from it started appearing on file-sharing networks, the band didn't launch a war against its fans. Instead, Wilco fans raised more than $11,000 and donated it to the band's favorite charity. The album has been an extraordinary success - and was nominated for two Grammys.

L'auteur de l'article français ajoute cependant un plus en ramenant le problème de la protection des droits sur le plan de l'histoire de la littérature, faisant ainsi ressortir le fil de l'intertextualité bénéfique à ce domaine artistique dans son ensemble :

Le personnage d'Homère aurait-il traversé les époques et atteint l'immortalité (on parle toujours de lui, non?) s'il avait mis un DRM sur l'Iliade? C'est justement par ce que son oeuvre a été reprise librement, rejouée, rechantée, completée, transformée après sa mort, relayée de villages en villages etc... qu'elle nous est restée 3000 ans après sa mort. Et quel artiste aujourd'hui ne voudrait pas d'une consécration Homerique ? Le public est le meilleur allié pour y parvenir.

Pour une fois je vais donner mon point de vue, et faire part de mon expérience.

  • L'approche qui consisterait à mettre de la publicité sur les réseaux P2P ne me semblent finalement pas si mal que cela si elle permet de rétribuer les ayant-droits à la hauteur de ce qu'ils peuvent attendre dans une économie dématérialisée comme celle qui se profile à l'horizon. J'y vois cependant les mêmes problèmes que mentionnent l'article Le P2P libéré grâce à la publicité ? : « Le montant serait alors réparti, non plus par la Sacem ou ses équivalents nationaux, organisations qui se veulent démocratiques au sein des auteurs, mais par AltNet, une entreprise privée sans grande légitimité. » et « On peut toutefois se demander si l'opération ne fera pas vite chou blanc auprès des utilisateurs, puisque les nouveaux logiciels à succès sont tous libres et gratuits (qu'il s'agisse d'eMule, de BitTorrent ou de Shareaza), et tous n'implanteront jamais de module publicitaire. ».
  • Je crois fermement que le piratage de logiciels est pédagogiquement (voire économiquement) nécessaire dans l'état actuel du marché des licenses logiciels. Comme rappelé plus haut, combien sont les étudiants qui se sont formés sur des versions pirates d'outils d'entreprise et qui ont ensuite fait acheter ces logiciels par leur société ? Si toutes les sociétés proposaient comme Microsoft des versions éducatives à tarif intéressant, il y aurait moins de problème (mais même Microsoft a du progrès à faire dans ce domaine, notamment sur son catalogue d'offres éducatives pas encore assez complet à mon goût). Le piratage permet aussi de tester en version complète des logiciels chers, comme l'affirme insidueusement les crackers. En effet, ces versions complètes sont souvent plus proches du produit que l'on achètera que les versions de démonstration disponibles chez les éditeurs.
  • Cette notion de découverte se retrouve en musique : si l'on a aimé un titre sur un réseau P2P, on aura tendance à acheter l'album complet. Mon entrée Ambient stupidity d'il y a 1 an esquissait déjà brièvement l'utilisation conjointe de filtrage collaboratif, d'analyse de réseaux sociaux et de protection des droits afin de mettre en place de tels systèmes de façon légale.
  • Les réseaux P2P permettent aussi de se procurer des titres épuisés chez l'éditeur ou des bootlegs non commercialisés (des initiatives comme celle de Dream Theater avec YtseJam Records - The Official Dream Theater Bootlegs sont encore rares mais font la joie des fans comme moi). Tant que les éditeurs n'auront pas compris qu'ils peuvent faire de l'argent avec de l'ancien, on sera obligé de faire avec de l'illégal. Il faut aussi voir que les majors ont tendance à cloisonner le monde, comme en témoignent les prix prohibitifs des imports : le P2P répond à ce problème en mettant tout le monde au même niveau (je dis ça mais je commande des disques au Japon et un peu partout en Europe lol).
  • Ajoutons le cas de logiciels payant dont la version pirate est plus facile à utiliser. Je possède par exemple Age of Empires Édition Collector ; et bien je ne comprends pas pourquoi je dois insérer le CD à chaque fois que je joue alors que j'ai tout installé sur le disque dur... il y a aussi le cas de logiciels comme Cordial qui nécessite une clef logicielle calculée à partir du matériel. Or si l'on change de PC, voire juste quelques composants, ou même le système d'exploitation, la clef n'est plus valide et il faut récrire à la société pour en obtenir une nouvelle. Tout cela est franchement super lourd alors que je possède à chaque fois toutes les licenses en règle.

Tout ça pour dire que je suis à 100% d'accord pour payer ce qui est à payer car les artistes ont droit à une rétribution conséquente pour les heures de bonheur qu'ils nous apportent. Ceci est aussi valable pour les auteurs de logiciels. Mais ils ne faut pas non plus nous prendre pour des pompes à fric commandées par le couperet de la justice.

Posted by Jean-Philippe on March 03, 2005 3 Comments, 367 TrackBacks

N'oublions pas BitTorrent

Restons sur Ratiatum.com mais changeons de sujet. Il n'y a pas qu'eMule dans le monde du P2P à succès, il y a aussi BitTorrent ; et sur Ratiatum.com on peut trouver des articles pour découvrir ce phénomène :

Posted by Jean-Philippe on March 03, 2005 0 Comments, 150 TrackBacks

Formalism

p. Sometimes the online encyclopedy "//L'Encyclodie de l'Agora//":http://agora.qc.ca/encyclopedie.nsf offers insightful articles, like "//Histoire d'Internet//":http://agora.qc.ca/rech_int.html by "Jacques Dufresne":http://agora.qc.ca/cvdufresne.html (this man worked many years on Information Highways as we can see on the aformentioned page or inside "//Synthèse des aspects historiques des inforoutes//":http://agora.qc.ca/activ.html) - be aware that this article contains many big errors, so be careful. Nevertheless, in the fourth part "//L'ordinateur, hybride de l'esprit de l'homme et de son système nerveux//":http://agora.qc.ca/rech_int4.html, we can read an interesting definition for "formalism" by "Ludwig Klages":http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Ludwig_Klages :

bq. Le signe domine le signifié, et la pensée par signes purs remplace la pensée par unités significatives, et même la pensée par concepts.

Posted by Jean-Philippe on March 03, 2005 661 Comments, 11277 TrackBacks

Des outils pour eMule

Je ne le savais pas encore il y a quelques jours, mais oui : il existe dorénavant des outils pour eMule. Pour en avoir quelques exemples, il suffit de se rendre dans la section eMule et ses mods du site Ratiatum.com :

  • Tout d'abord on peut trouver des outils pour rester informé du fonctionnement de sa mule même lorsque l'on est plus là :

    • eMuleMail (fiche Ratiatum ici) pour suivre ses téléchargements à distance ;
    • eNutile (fiche Ratiatum ici) afin de recevoir des e-mails récapitulant l'état de la mule au travail ;
    • PhpOnlineSigMailer (fiche Ratiatum ici) qui permet en utilisant PHP de générer sa propre signature en ligne eMule ;
  • Il existe aussi des petits utilitaires intéressants pour renforcer la stabilité d'un système exécutant eMule, ou pour accroître l'intégrité des téléchargements en cours :

    • eMule Defibrillator (fiche Ratiatum ici) permet de surveiller le comportement de la mule et de réagir en cas de problème ;
    • eMulePartSaver (direct de chez Ratiatum) offre la possibilité de réaliser des sauvegardes régulières des fichiers de téléchargement temporaires afin de les restaurer en cas de plantage d'eMule ;

Pour continuer sur mon entrée précédente, j'ai découvert d'autres sites traitant d'eMule : le sûrement plus très à jour eMule Speed (qui contient néanmoins quelques informations utiles), mais surtout Open-files.com et ses excellentissimes forums, annonçant dernièrement le lancement d'un nouveau service sur Razorback, le “Ed2k History” qui permet de faire de l'analyse de qualité sur fichiers (voir Razorback analyse la qualité de vos fichiers eD2k pour la nouvelle et un guide complet d'utilisation).

En bonus un article traitant d'IsoBuster présent sur eMule ZenZonE (le tutoriel original s'intitule Comment fonctionne ISO Buster ? et il est aussi disponible en suivant le lien). IsoBuster a l'air hautement intéressant étant donné qu'il permet de récuper des données sur des CD ou DVD endommagés. Étant donné l'âge de certains de mes CDR, cela pourrait s'avérer indispensable !

Posted by Jean-Philippe on March 03, 2005 0 Comments, 352 TrackBacks

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