Notebook / Archives / "Milan Kundera"

"Milan Kundera" entries.

April 10, 2003

Les lectures du moment

jpNotebook_reading_20030409.jpg
Dans la nuit d'avant hier, j'ai terminé les Interventions de Michel Houellebecq, lecture rapide et facile pour un collage de textes qui recèle quelques bonnes surprises. Parallèlement et après des débuts difficiles, on peut dire que j'apprécie maintenant pleinement L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera. J'ai déjà placé quelques extraits de ces deux ouvrages sur ce site (d'autres sont probablement à venir). Enfin, dans ma volonté de lire tout ce qu'a écrit Maurice G. Dantec (romans, journaux polémiques et métaphysiques, interviews), je commence lentement Les racines du mal.
Je m'aperçois cependant peu à peu que Houellebecq et Dantec sont deux auteurs relativement commerciaux (ce qui n'enlève rien à l'intérêt personnel que je peux leur porter). Houellebecq est très aisé à lire, même amusant par son cynisme dégoulinant... on est cependant encore loin de la prose d'un Camus. Quant à Dantec, bien que j'aie été fasciné par les deux tomes de son journal (Le théâtre des opérations puis Laboratoire de catastrophe générale), je suis pour l'instant un peu déçu par ce broyeur de pensée unique en tant que romancier, après avoir dévoré La sirène rouge : l'intrigue étant trop simpliste et les personnages présentés à l'aide de procédés trop scolaires. On sent vraiment que son style s'est amélioré et a même changé en bien avec Les racines du mal ; il en va de même pour sa maîtrise des structures scénaristiques. Comme Dantec l'avoue lui-même, il est brouillon, ce qui ne dérange pas trop dans des romans de littérature totale. Mais dans ses réflexions, certaines imprécisions commencent à me poser problème, notamment par le peu de sources qu'il cite (je pense que je développerai ce point lorsque j'aurai fini de lire toutes ses productions).
On trouve aussi dans mon tohobuhu littéraire actuel La pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa, roman que j'ai commencé il y a de cela plusieurs mois et dont j'ai arrêté net la lecture faute de temps. Je viens tout juste de m'y remettre.
Pour boucler cette liste, certains remarqueront un phrasebook d'espagnol d'Amérique latine... voyez-y ce que vous voudrez...

Posted by Jean-Philippe on April 10, 2003 30 Comments, 0 TrackBacks

April 08, 2003

La beauté sans préméditation

« Franz dit : « En Europe, la beauté a toujours eu un caractère intentionnel. Il y a toujours eu un dessein esthétique et un plan de longue haleine ; il a fallu des siècles pour édifier d'après ce plan une cathédrale gothique ou une ville Renaissance. La beauté de New York a une tout autre origine. C'est une beauté non-intentionnelle. Elle est née sans préméditation de la part de l'homme, comme une grotte de stalactites. Des formes, hideuses en elles-mêmes, se retrouvent par hasard, sans plan aucun, dans d'improbables voisinages où elles brillent tout à coup d'une poésie magique. »
Sabina dit : « La beauté non intentionnelle. Bien sûr. On pourrait dire aussi : la beauté par erreur. Avant de disparaître totalement du monde, la beauté existera encore quelques instants, mais par erreur. La beauté par erreur, c'est le dernier stade de l'histoire de la beauté. » »

Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être (1984/1987)
[pages 149-150, Éditions Folio]

Posted by Jean-Philippe on April 08, 2003 23 Comments, 0 TrackBacks

Entries on this page

Entries by category

Entries by month