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"Penumbra" entries.

July 22, 2004

Do you know that bad girls go to hell?

Il y a quelques mois de cela, je me plaignais du manque de bons groupes en France (du moins, de groupes que je puisse être apte à apprécier)... et bien je me suis trompé, car il y en a, et ils rivalisent avec ce qu'il y a de plus créatif au monde. Mais comme pas mal de choses bien en France, ils n'ont apparemment pas trouvé une grosse maison de disque leur ouvrant ses portes, alors ils sont distribués aux pays des yankees, chez Season of Mist, ce qui au final est plutôt un signe de qualité, je pense. De qui est-ce que je parle depuis toute à l'heure ? Suspens... hein hein... De Penumbra, un groupe de métal gothique, taquinant le death et le black métal, et instanciant avec minutie le meilleur du métal symphonique (quoique il s'agisse ici plus de métal de chambre parfois... si vous me permettez l'expression). L'album par lequel j'ai découvert ce groupe à écouter a-b-s-o-l-u-m-e-n-t est Seclusion, le dernier en date.
Mais commençons par une présentation du groupe. Le maître d'oeuvre de Penumbra est Jarlaath, chanteur black/death de la petite équipe, mais qui effigie aussi au hautbois. L'autre membre fondateur du groupe (c'était en 1996) est Dorian, le guitariste. L'idée à l'origine de la formation était de se détacher de ce qui était produit à l'époque en métal, notamment en essayant d'introduire au mieux les influences classiques. Après plusieurs changement de line-up pour les différents albums et les concerts (sans compter les vocalistes supplémentaires en live), en 2003, Penumbra est ainsi composé des deux membres fondateurs, de Zoltan au clavier (un membre du groupe arrivé en 1998 et parti en 2002, de retour pour le 3e album), de Anita Covelli au chant féminin (elle avait déjà participé au 2e album sur certains titres), Agone à la basse (pas toujours très présent) et apparemment pour certaines voix de fond (depuis 2001), Arathelis à la batterie (bravo mon gars !) et Néo en seconde guitare. Ajoutons sur l'album l'excellent baryton Hubert Piazzola, le basse Damien Surin, les altos Emilie Lesdros et Emmanuelle Zoldan, la soprano Ameylia Saas, ainsi que Loic Taillebrest à la cornemuse et à la flûte. Notons cependant que Dorian a quitté le groupe fin 2003 pour s'éloigner de la scène métal, ce qui est un peu dommage car je trouve que c'était plutôt un guitariste bien sympa dans ses riffs, très mélodiques.
Donc que vaut cet album ? Vous le savez déjà, je l'ai dit, c'est un chef d'oeuvre de métal gothique. Des textes géniaux, une musique mélodique et accrocheuse, des choeurs absolument bien utilisés, un son de guitare bien réglé, des harmonies vocales surprenantes, de l'originalité, du classicisme et de la perfection. Et ceci va jusqu'à la pochette, dans le style de ce que produit Ledroit/Pontet pour les Chroniques de la Lune Noire (à lire si vous ne connaissez pas ! j'ai toujours eu un faible pour la succube Desdemona) : une fille de dos, ou plutôt une Gorgone-méduse, nue, avec un tatouage tribal des plus attirant dans le dos. Si tu te reconnais dans cette description, les serpents en moins, alors contacte-moi :)
Nous avons donc huit titres, qui s'enchaînent sans qu'on s'en aperçoive... ce qui fait qu'on est légèrement en manque le disque terminé... le bouton play étant de nouveau de rigueur pour se réinjecter ce fabuleux élixir.


  1. Tragical Memories. Après une introduction dans un style proche des chants grégoriens, la guitare, après avoir hésité, déroule sa rythmique mélodique avec la batterie, et la voix black/death de Jarlaath impose sa vision gothique, assez vite rejoint en fondu par la divine voix d'Anita, puis par la voix de baryton qui se charge du refrain. Malheureusement, comme pour le premier titre sur Once de Nightwish, il semblerait qu'il y ait eu une hésitation entre une intro courte et une intro longue, car on se voit doter d'une transition ratée à la batterie... mais ce titre mais tout de suite dans l'ambiance, quand on l'a écouté, on sait que l'album sera grandiose !

  2. I long to bring you back to life
    Whatever means I have to use
    Black magic
    Love
    A mysterious cult
    I don't care
    I don't care

  3. Cursed Destiny. On enchaîne directement avec la suite de l'histoire, toujours avec trois voix (le baryton au refrain). Les nappes clavier mettent bien dans l'ambiance et la guitare rythmique est toujours aussi mélodique. Les passages atmosphériques à la guitare sont jolis mais un peu trop faciles à mon goût. Ils enchaînent d'ailleurs sur un passage très musique classique, sur lequel le clavier pose des nappes nasales afin d'introduire le hautbois, puis les choeurs, appuyés par une guitare rythmique annonçant le retour de la voix black/death. Superbe.

  4. Shall I reveal the truth
    Or leave them in ignorance
    These puppets want to be like you
    And decide on their destiny

  5. Seclusion. Introduction relativement sombre et mécanique ; l'entrée de la cornemuse provoque une rupture. Titre sympa constitué d'un dialogue entre les trois voix principales, même si le passage atmosphérique à la cornemuse, bien que très joli, est un peu écrasé par une guitare rythmique légèrement lourde (lol).

  6. I'm so eager to touch your skin
    To see your eyes
    To feel you that I kill
    I kill
    In his blood I can see
    How hateful I can be
    In the name of
    In the name of love

  7. The Prophetess. Dans la même veine que le deuxième titre : guitare rythmique mélodique, dialogues intéressants et voix superbes, avec en plus un côté arabisant très original. Notons un très beau chorus entre les choeurs et les grunts basses.

  8. When I hear these words
    Failure and destiny are so linked
    I stand frozen by her eyes
    Petrified like those who saw
    Medusa

    I won't reveal the answers
    That I have seen in you
    Go ahead and kill me
    Because my life is through

    She has this cruel beauty
    I can't see you in her
    But I know better than no one else
    What is behind such a face
    I have to slay her
    Looking for my answers
    I won't ask her anything else
    Not even the end of my story
    Has this world its perversions
    As delicious as our own
    How can we renounce to such gifts

  9. Hope. Introduction calme voire printanière mais pas assez longue pour s'éloigner de la sombritude ambiante. Les harmonies vocales sont très travaillées entre la voix black/death et les grunts graves, ce qui tranche avec les enchaînements aériens de la voix féminine. On a ainsi de superbes fondus entre des notes tenues éthérées et le retour de voix black/death, toujours soutenus par des grunts ou des échos de voix type whispers. On trouve dans ce titre un passage parlée en français, mais ça fait drôle à côté des paroles en anglais. Le final est une réponse à l'introduction : très printanier.

  10. Hope
    I refused to say it
    Thinking it was
    The only privilege
    Of the weakest ones
    Of the weakest ones

    Not believing
    In hope meant for me
    That I decided
    On my destiny
    All these suffering
    I'm ready to endure them

    Just to find you again
    Just to find you again

  11. Crimson Tale. Encore une introduction calme avec un piano puis des nappes, avant l'entrée d'une guitare rythmique lourde... qui ne laisse pas présager le retour du hautbois. Ce dernier amène en planant un déluge de riffs de guitare (ça pleut vraiment), qui va tourner tel un orage dans ce titre. Des choeurs puissants, une voix de soprano sympa qui passe par là... Ca s'écoute sans sourciller.

  12. Crying tears of pain
    Dying in the end
    Rescue me
    Rescue me
    What has become of our love
    Deep rooted
    Feeding my blood
    Like a candle
    Fading away
    It's doomed to death

  13. Conception. Encore une entrée en matière plutôt lente, avec une flûte cette fois. Les guitares sont très belles et plus épiques. On a des échanges vocaux assez planants... mais la flûte revient rapidement suivie par la voix féminine, lente, accompagnée d'un violoncelle... qui prépare mal au final très puissant, au hâchoir rythmique électrique. Le clavier fait un peu hair metal des années 80 (Europe, ça vous dit quelque chose ?), mais ça passe plutôt bien, surtout dans le final.

  14. Remember
    Remember this passionate love
    So innocent
    We lived an immortal life

    The pain still lingers
    From this weird embrace
    We still bear the marks
    Of our vows and vices

    Come with me
    And rejoice in my tears
    Let our bodies be one
    In this last embrace
    And the fruit of this union
    Will live for ever

  15. Enclosed. Titre concluant l'album avec grandeur (l'album devait s'appeler Enclosement à l'origine). C'est génialissime, apocalyptique, triste, le temps est suspendu ! Rien à dire, écoutez, car on y retrouve tous les ingrédients qui font de ce groupe un ensemble bougrement créatif et à écouter absolument !

  16. Why can't I move
    Everything's confused
    How did I get here
    Strange I feel no fear
    My body's floating
    The earth is moving
    Oh set me free
    Please forgive me

    Come to me
    My sweet angel
    I will set you free

ACHETEZ CE DISQUE !

Note : dommage que leur premier album, Emanate (distribué par Adipocere Records) ne soit plus disponible, il faut se contenter de The Last Bewitchment, en attendant le prochain impact gothique :-(

Posted by Jean-Philippe on July 22, 2004 42 Comments, 1057 TrackBacks

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