Ferme tes paupières, contemple la réalité
Le silence des autres est une prison, surtout lorsqu'on est déjà physiquement dans une sorte de prison. J'ai trop dormi, ce constat n'étonnera personne, cependant on pourra m'accorder que j'en avais bien besoin. Je ne sais pas ce que la phrase précédente vient faire ici, elle n'était pas désirée, voilà, ça y est, une phrase qui va souffrir toute sa vie, et qui terminera comme beaucoup d'entre nous oubliée des autres et d'elle même, liquéfiée par le fabuleux Prozac des zarzelettres.
Mon sommeil m'a appris le silence, et surtout, comment l'utiliser différemment ; malheureusement ce sommeil m'a aussi enseigné l'immobilisme... Plus que le silence c'est sûrement l'absence d'orientation, du moins de paroles qui vous guident, qui vous donnent peut-être juste une direction vaporeuse. La phrase qui vient d'être déposée à l'instant est amputée de sa fin, allez savoir pourquoi, comme moi je suis amputé de mots qui n'existent pas encore, ou plutôt, qui voudraient exister en dehors de la prison qu'on leur impose. « Bla bla bla » : voilà une chouette façon de se prouver qu'on existe, de donner aux autres, à l'autre, une idée du lien qui n'existerait pas sinon... sinon... Ainsi ma relation à l'autre, ou plus précisément sa relation à moi, se sclérose, c'est le nuage qui s'installe inlassablement dans un ciel sans étoile (sauf jours de coupure d'électricité, et encore, à la campagne, la nuit...).
Bon, finalement ce n'était pas le meilleur moment pour tenter une explication lucide de mon environnement.
Posted by Jean-Philippe on April 30, 2004 at 10:14 AM 23 Comments, 372 TrackBacks
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