Écrivain, lecteur
« Les pages qui vont suivre constituent un roman ; j'entends, une succession d'anecdotes dont je suis le héros. Ce choix autobiographique n'en est pas réellement un : de toute façon, je n'ai pas d'autre issue. Si je n'écris pas ce que j'ai vu je souffrirai autant – et peut-être un peu plus. Un peu seulement, j'y insiste. L'écriture ne soulage guère. Elle retrace, elle délimite. Elle introduit un soupçon de cohérence, l'idée d'un réalisme. On patauge toujours dans un brouillard sanglant, mais il y a quelques repères. Le chaos n'est plus qu'à quelques mètres. Faible succès, en vérité.
Quel contraste avec le pouvoir absolu, miraculeux de la lecture ! Une vie entière à lire aurait comblé mes voeux ; je le savais déjà à sept ans. La texture du monde est douloureuse, inadéquate ; elle ne me paraît pas modifiable. Vraiment, je crois qu'une vie entière à lire m'aurait mieux convenu.
Une telle vie ne m'a pas été donnée. »
Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte (1994) [pages 14-15, Éditions J'ai lu, collection Nouvelle Génération (2002)]
Posted by Jean-Philippe on March 29, 2003 at 06:08 PM 16 Comments, 0 TrackBacks
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Post your own.« Je suis la Peste. Sa mutation informatique. Une erreur de la biotechnologie. Ou peut-être du réseau.
Il est l’heure de l’apocalypse.
Alors je viens vous dire ma messe. Vous m’avez affaibli en développant. Je suis malade.
Tout ce qui s’est passé, est-ce que le temps n’a pas changé les données ? Bien sûr que si. Je ne réagis pas comme je réagis maintenant. Je dois arriver à me comprendre. Sinon je ne comprendrais jamais l’autre. Elle tombe en arrière. Je deviens fou.»
La folie, c’est ne plus arrêter de se comprendre.
Posted by szearer on July 04, 2003 at 12:09 AM (Spam: 0%)
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