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"Frédéric Beigbeder" entries.

May 20, 2004

Encore pas au niveau du maître

Après avoir regardé l'intervention de Nicolas Rey à Tout le Monde en Parle il y a quelques semaines, je me suis décidé pour acheter Courir à trente ans (17 € tout de même), son dernier roman. Un look à la Bernard-Henri, des sujets à la Frédéric. Seulement, bien que plus âgé, BHL a l'air beaucoup plus jeune, que cela soit physiquement ou intellectuellement (qu'on m'excuse mon jeunisme latant), et FB maîtrise le débit de sa plume dans ses moindres variations, ce qu'on ne peut pas toujours dire du jeune Rey.
La dérive de la génération actuelle de trentenaires, c'est vrai que le contenu du livre pourrait sûrement me permettre d'approfondir un sujet pour lequel mon sentiment lancinant est malheureusement l'incompréhension : les situations sont objectivement simples, pourquoi les réponses sont-elles si compliquées ?
En fait, un des meilleurs passages du livre est tout simplement celui qu'Ardisson a lu sur le plateau de l'émission : « Jean n'avait pas trompé sa femme depuis très longtemps. Rien de moral à cela. Seulement aucune envie. La fidélité est une vertu qui s'exerce par défaut. » (page 90). Quel bon vendeur ce Thierry!
En plus Nicolas me frustre. Exemple :
« Je prends l'apéritif avec Simon, Alexandra, Tristan (mon petit-fils) et la nouvelle amie de Simon, que nous découvrons pour la première fois : Nina (24 ans). Les cheveux bruns coupés court de Nina, son visage androgyne et ses jambes longues dans une robe noire calment l'assemblée, et de vieux rêves me tirent la manche. Depuis de nombreuses années j'ai renoncé à séduire, y compris les petites amies de mon fils. » (page 156).
Vous voyez ? Là ou Frédéric aurait mis « et de vieux rêves me tirent le manche », Nicolas place un « me tirent la manche »... d'ailleurs je suis tellement Beigbederisé que j'ai lu « le manche », avant de me raviser! Remarquez, c'était peut-être l'effet recherché...
Bref, à lire peut-être, mais attendez que ça sorte en poche!

Nicolas Rey, Courir à trente ans
[Éditions Au diable vauvert (2004)]

Posted by Jean-Philippe on May 20, 2004 15 Comments, 283 TrackBacks

October 30, 2003

« Les rencontres par Internet »

« Les rencontres par Internet vont prendre un nouvel élan. Bientôt on poura mettre son autoportrait filmé par webcam et indiquer toutes les caractéristiques de la personne qu'on recherche : âge, région, hobbies, couleur des yeux, etc. Bientôt on ne rencontrera plus les gens par hasard. Tu te présenteras sur le Net avec une photo ou un film, et tu préciseras : « Je cherche une rousse obsédée bisexuelle à tendance échangiste, avec des gros seins et un sexe étroit, qui aime les disques de Cat Stevens et le basket-ball, le cinéma de Tarantino et le Parti républicain ». Ton portable ou ton mail te préviendra dès que quelqu'un correspondant à tes critères sera dans ton quartier. Plus besoin de sortir dans des bars à la con. Quel dommage, je ne verrai pas ce monde parfait, aux rencontres rationnelles comme des annonces immobilières. Je voulais vivre dans le virtuel mais je vais mourir dans la réalité. »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 306, Éditions Grasset]

Posted by Jean-Philippe on October 30, 2003 14 Comments, 0 TrackBacks

Utopies du XXe siècle

« Il y a une utopie communiste et cette utopie s'est arrêtée en 1989. Il y a une utopie capitaliste et cette utopie s'est arrêtée en 2001. »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 203, Éditions Grasset]

Posted by Jean-Philippe on October 30, 2003 7 Comments, 0 TrackBacks

October 29, 2003

Franchissement de murs

« (...) Je prends un air blasé quand nous franchissons le mur du son au-dessus de celui de l'Atlantique... (...) »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 196, Éditions Grasset]


Posted by Jean-Philippe on October 29, 2003 10 Comments, 0 TrackBacks

Le grand saut

« (...) Ils ont sauté tout simplement parce qu'à l'extérieur il faisait moins chaud qu'à l'intérieur. Tu sais, on a beau être spécialisé dans les fusions-acquisitions, ça fait une impression bizarre d'être en fusion tout court. (...) »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 191, Éditions Grasset]

Toute référence aux frères Cohen est... à votre guise.

Posted by Jean-Philippe on October 29, 2003 15 Comments, 0 TrackBacks

Beigbeder et awareness

« « Les plantes sont plus aware que les autres species » ; « Manger des cacahuètes, it's really a strong feeling ». J'aime bien le franglais ; c'est la langue du futur. Un livre vient de sortir qui en fait l'éloge : un florilège de citations de Jean-Claude Van Damme, acteur de karaté d'origine belge installé à Hollywood. « La drogue c'est comme quand tu close your eyes. »« Un biscuit ça n'a pas de spirit. » En 2050, tout le monde speakera comme Jean-claude Van Damme, le héros du film Replicant. « Mourir c'est vraiment strong ». Les jeunes gens enfermés dans un loft audiovisuel ont embrayé le pas alerte du cybord belge, très spontanément : « Je suis pas très free du body », « Moi je dis yes à la life », « Est-ce que tu kiffes la night ? », « Je navigue au feeling ». Il ne faut pas avoir peur des mots anglais. Ils s'intègrent paisiblement à notre idiome, afin de créer la langue mondiale, celle qui désobéit à Dieu : la langue unique de Babel. Les words du world. Le nouveau vocabulaire des SMS (« A12C4 »), les logos d'internet :-), l'évolution de l'orthographe kidélirgrav, la popularisation du verlan, tout cela contribue à fabriquer la novlangue du troisième millénaire. Anyway, whatever. Laissons le dernier mot à Jean-Claude Van Damme : « Une seule langue, une seule monnaie et pas de religion, et on s'en portera tous mieux. Mais on n'est pas là pour parler politique. » »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[pages 175-176, Éditions Grasset]

Ceux qui ont lu les dernières pages de mon mémoire de DEA de Sciences Cognitives comprendrons que je sois mort de rire à l'idée que Frédéric ait choisi la même citation de Van Damme pour attaquer son chapitre que moi pour clore mon mémoire.
Je me demande cependant pourquoi il n'accorde pas le franglais suivant les règles de la grammaire française... Tant de questions sans réponse.

Posted by Jean-Philippe on October 29, 2003 12 Comments, 0 TrackBacks

Beigbeder et le ressassement de soi

« (...) Dans ce nouveau monde, l'amour durait trois ans, grand maximum. (...) »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[pages 177, Éditions Grasset]

C'est dingue comme Frédéric est autoréférentiel, y'en a partout des bouts comme celui-ci...

Posted by Jean-Philippe on October 29, 2003 19 Comments, 0 TrackBacks

Célibat et plouf cacaboudin

« Ce qui est positif dans le célibat, c'est qu'on n'est pas obligé de tousser pour couvrir le plouf quand on fait caca. »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 135, Éditions Grasset]


Posted by Jean-Philippe on October 29, 2003 18 Comments, 0 TrackBacks

Tour-ista

« (...) Pour penser à autre chose, une grave interrogation sémantique me saisit : quel verbe utiliser pour désigner un avion se posant dans un immeuble ? « Atterir » ne convient plus puisqu'il n'est plus question de toucher terre (même problème en anglais : « to land » suppose la présence d'un pays sous les roues). Je propose « immeublir ». Exemple : « Mesdames et Messieurs, ici votre commandant de bord. Nous approchons notre destination et allons donc bientôt immeublir à Paris. Nous vous remercions de relever vos tablettes, de redresser votre siège et d'attacher vos ceintures. Nous espérons que vous avez fait un agréable voyage en compagnie d'Air France et regrettons de ne plus jamais vous revoir sur nos lignes, ni ailleurs. Préparez-vous à l'attourissage. » »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[pages 119-120, Éditions Grasset]


Posted by Jean-Philippe on October 29, 2003 13 Comments, 0 TrackBacks

October 28, 2003

Vacuité traumatique

« (...) Je suis traumatisé par mon absence de traumatisme. (...) »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 60, Éditions Grasset]


Posted by Jean-Philippe on October 28, 2003 17 Comments, 0 TrackBacks

Un penseur d'aujourd'hui

« (...) J'écris ce livre parce que j'en ai marre de l'antiaméricanisme hexagonal. Mon penseur français préféré, c'est Patrick Juvet : « I love America. » (...) »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 28, Éditions Grasset]

Posted by Jean-Philippe on October 28, 2003 12 Comments, 0 TrackBacks

De la didactique historique

« (...) Les petits me demandent : « C'est quoi un Français ? » Je leur apprends que la France est un petit pays d'Europe qui a aidé l'Amérique à se libérer du joug des Anglais entre 1776 et 1783, et que, pour les remercier, nos soldats les ont délivrés des nazis en 1944. (Je simplifie un peu pour raisons pédagogiques.) »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[pages 24-25, Éditions Grasset]


Posted by Jean-Philippe on October 28, 2003 14 Comments, 0 TrackBacks

Il était une fois... the End of the World

Comme indiqué précédemment, Frédéric nous a pondu un nouveau roman, consacré à la tragédie du World Trade Center, événement funeste qui, entre ses mains habiles, prend une dimension sociale toute particulière.

« Vous connaissez la fin : tout le monde meurt. Certes, la mort arrive à pas mal de gens, un jour ou l'autre. L'originalité de cette histoire, c'est qu'ils vont tous mourir en même temps et au même endroit. Est-ce que la mort crée des liens entre les hommes ? On ne dirait pas (...). »

Frédéric Beigbeder, Windows on the World (2003)
[page 11, Éditions Grasset]


Posted by Jean-Philippe on October 28, 2003 18 Comments, 0 TrackBacks

August 27, 2003

Bonne surprise littéraire hier

Frédéric Beigbeder a sorti un nouveau livre: Windows on the World.
Mais bon... trop de livres à lire en ce moment... il attendra encore quelques semaines...

Posted by Jean-Philippe on August 27, 2003 10 Comments, 0 TrackBacks

April 22, 2003

Prison de verre

« Je regarde une mouche qui se cogne contre la fenêtre de ma chambre et je songe qu'elle est comme moi : il y a du verre entre elle et la réalité. Séparée du bonheur par une prison invisible. »

Frédéric Beigbeder, L'amour dure trois ans (1997)
[pages 146-147, Éditions Gallimard, collection Folio]

Posted by Jean-Philippe on April 22, 2003 17 Comments, 0 TrackBacks

April 14, 2003

« Sans rire, il y avait quelque chose dans l'air. »

« Je comprenais de moins en moins ce qui se passait. La société moderne était-elle devenue un film porno grandeur nature ? Ou bien étais-je simplement devenu beau ?
En tout cas, je plaisais, c'était un fait – et c'était nouveau. Je n'ai pas tendance à généraliser de façon hâtive, mais là, force m'était de constater que ma jeunesse insouciante, ma chemise propre et mon mental responsable m'avaient transformé en rouleau compresseur sexuel. Trois filles en une matinée ! Quelle bonne action avais-je accomplie pour mériter pareille récompense ?
Plus tard – l'après-midi brillait de tous ses feux – je pris l'autobus. Je fis l'amour à Joséphine, Murielle, Antoinette, Pascaline, Anne-Christine et Naomi entre les stations Bac-Saint-Germain et Trocadéro. Un teckel prénommé Marcel se frotta même contre le bas de mon pantalon.
Mon charme n'expliquait pas tout. Il devait y avoir autre chose. Ce n'est pas de l'humilité mais de la lucidité.» 

Frédéric Beigbeder, Le jour où j'ai plu aux filles (1994) in Nouvelles sous ecstasy (1999)
[pages 32-33, Éditions Gallimard, collection Folio]

Posted by Jean-Philippe on April 14, 2003 13 Comments, 0 TrackBacks

April 11, 2003

Quand Frédéric présidera-t-il le Salon du Livre ?

« L'une des filles s'est enfoncé un stylo feutre dans le vagin. Accroupie, elle écrit avec son sexe sur une feuille de papier. Au bout de quelques minutes de cette gymnastique complexe, elle se relève et brandit la feuille où est écrit : « Welcome. » Frédéric est heureux de constater que la chose écrite a encore un avenir. Une telle performance ferait un tabac au Salon du Livre ! »

Frédéric Beigbeder, Extasy à Go-Go (1999) in Nouvelles sous ecstasy (1999)
[page 90, Éditions Gallimard, collection Folio]


Posted by Jean-Philippe on April 11, 2003 16 Comments, 0 TrackBacks

Vie minimale à exiger ?

« Frédéric ne peut s'empêcher de penser à la devise du peintre Francis Bacon : « On naît, on meurt, et s'il se passe quelque chose entre les deux, c'est mieux. » »

Frédéric Beigbeder, Extasy à Go-Go (1999) in Nouvelles sous ecstasy (1999)
[page 87, Éditions Gallimard, collection Folio]

Posted by Jean-Philippe on April 11, 2003 23 Comments, 0 TrackBacks

Commentaires sur Nouvelles sous ecstasy

J'ai été assez impressionné par Nouvelles sous ecstasy (1999) de Frédéric Beigbeder, car ces textes courts donnent un bon aperçu de ses capacités d'écrivain : le fabuleux Spleen à l'aéroport de Roissy-Charle-de-Gaulle est dans la veine des Exercices de style de Raymond Queneau, Le jour où j'ai plu aux filles vous donne cette sensation bizarre que quelque-chose-ne-va-pas-mais-on-ne-sait-pas-quoi, Manuscrit trouvé à Saint-Germain-des-Prés est une fiction délirante, Comment devenir quelqu'un revisite l'histoire récente de façon « alternative », La nouvelle la plus dégueulasse de ce recueil s'approche des perversions qu'un Dantec sait si bien nous conter, et enfin (cependant la liste est non exhaustive) Extasy à Go-Go (bien que proposant une fin légèrement prévisible) vous plonge dans un univers cher à Houellebecq.
Donc un livre permettant de passer de bons moments...

Posted by Jean-Philippe on April 11, 2003 20 Comments, 0 TrackBacks

Cosmogonie et tecnonique des plaques à visage humain

« Il fait nuit noire dans tout l'univers. L'univers est une immensité vide et obscure ne rimant à rien. Quelque part dans cet espace infini se trouve une petite sphère inutile nommée la Terre. Sur cette planète ridicule, plusieurs continents sont posés sur l'eau, qui se battent en duel pour rien. (...) »

Frédéric Beigbeder, Extasy à Go-Go (1999) in Nouvelles sous ecstasy (1999)
[page 83, Éditions Gallimard, collection Folio]

Posted by Jean-Philippe on April 11, 2003 0 Comments, 0 TrackBacks

Le classique au goût du jour, ou comment trop d'ecstasy peut nuire à votre humour

« (...) Je compose des airs de house incroyables dans ma tête. Je suis Wolfgang Amade-House ! »

Frédéric Beigbeder, La première gorgée d'ecstasy (1994) in Nouvelles sous ecstasy (1999)
[page 38, Éditions Gallimard, collection Folio]

Posted by Jean-Philippe on April 11, 2003 24 Comments, 0 TrackBacks

April 10, 2003

Fureur d'achats

Je suis passé assez brièvement hier à la Fnac du Forum des Halles... et après mes fureurs d'achats Dantec puis Houellebecq des dernières semaines, je me suis cette fois déchaîné sur Frédéric Beigbeder (dont j'avais déjà lu 99 F... hum, excusez-moi : 14,99 €).
J'ai ainsi acheté : Vacances dans le coma (1994), L'amour dure trois ans (1997), Nouvelles sous ecstasy (1999) et Dernier inventaire avant liquidation (2001). Malheureusement, je n'ai pas réussi à trouver Mémoires d'un jeune homme dérangé.
Pour alléger ma conscience, Nouvelles sous ecstasy fut dévoré dans la soirée...

J'en ai aussi profité pour compléter ma collection Houellebecq, avec Rester vivant et autres textes (1991, mais 1999 pour l'édition Librio) et Lanzarote et autres textes (2002). Je cherchais d'autres ouvrages, notamment les poésies, mais je ne les ai point trouvées.

Posted by Jean-Philippe on April 10, 2003 4 Comments, 0 TrackBacks

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